Un soir au coin du feu, papy Johan pique du nez dans son café et clamse illico ! Pour comble d’infortune, sa veuve Edith se découvre un cancer foudroyant : plus de passé, plus d’avenir… Quid de son présent ? Sa petite-fille Amanda l’écoute à peine, qui vient de rencontrer le bel Herbert alors qu’elle voulait justement larguer son petit ami, lequel Sonny a autant d’ambition qu’un lémurien au chômage, malgré les encouragements paternels à se rêver une autre vie loin de ce trou perdu, même si ledit père (qui est aussi pasteur) est lui-même au bord de l’implosion et se retient pour ne pas (se) défroquer, bien incapable en tout cas d’aider son propre fils, lequel, fou de rage, décide de dézinguer au fusil celui qui lui aurait volé sa fiancée, c’est-à-dire (vous suivez ?!) Herbert, lequel n’est tombé sur Amanda qu’en courant après son chien Morty, lequel s’était échappé en pleine rue, lassé des sautes dépressives de son maître, lequel a tendance à dire « non » quand il pense « oui » et à regretter aussitôt l’un et l’autre, surtout quand il s’agit de déguerpir d’ici avec cette hystérique d’Amanda qui lui a sauté dessus comme une bombe H sur un village gaulois, pardon : viking, puisque toute l’histoire se passe au fin fond de la Suède, mais bon, les fins fonds, y en a partout, n’est-ce pas ?
Bref, toute cette pagaille, c’est de la faute à Morty, et il le paiera cher, le pauvre cleps ! – tandis qu’Edith s’enverra littéralement dans les airs, et que le public aura couru après tous ces pauvres hères, qui cherchent leur bonheur en se fuyant eux-mêmes, dans un maelström de folie pas douce et d’humour fort noir, où l’espace/temps déraille, les corps se catapultent et les cœurs explosent, à l’image de notre humaine trop humaine humanité.
F. Rancillac

de Rasmus Lindberg (Création le 23 mars 2013)
Traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy et Karine Serres (Ed. Espace 34)
Mise en scène : François Rancillac

avec les comédiens permanents du Fracas-Centre Dramatique National de Montluçon :
Julien Bonnet : Johan, le Papa Pasteur, le chien Morty
Maxime Dubreuil : Sonny
Thomas
Gornet : Herbert

Laëtitia Le Mesle : Amanda
Valérie Vivier : Edith

Scénographie et costumes : Steen Halbro

Lumière : Rosemonde Arrambourg

Son et Régie Son : Michel Maurer


Décor réalisé au Fracas par Jean-Jacques Mielczarek, Antoine Le Cointe et Pascal-Richtie Pérot, Sébastien Debonnet et Dominique Néollier


Production :
Le Fracas, CDN de Montluçon, région Auvergne – Le Théâtre de l’Aquarium