Dans la classe, il y a un intrus ! Pire un étranger à la drôle de langue, et bien pendue de surcroît ! Mais le jeune homme, armé de son seul sourire, sait vite se faire adopter : « Impeccable ! ». Alors Viktor raconte comment il a fui une vie toute tracée par des parents trop protecteurs dans un pays trop renfermé sur lui-même, où il n’est plus question que de racines et d’identité nationale. Lui, depuis qu’il sait que la terre est ronde, s’est découvert des ailes aux pieds, la bougeotte dans la tête et l’envie irrépressible d’aller voir ailleurs, de grandir par-delà les frontières et les a priori, en rencontrant d’autres langues, d’autres cultures, d’autres visages. A commencer par les plus jeunes…
Texte de Mariette Navarro
Mise en scène François Rancillac
Collaboration artistque Léo Reynaud
Avec Eliott Lerner
Effets magie Benoît Dattez
Il y a une petite transgression délicieuse à jouer dans la classe où les élèves ont leurs habitudes, leur petit rituel : la place où l’on s’assoit (en fonction des affinités avec les camarades ou de l’angle de vision du professeur…), le silence obligé (pas toujours suivi), l’ordonnance du cours proposée par le professeur, l’heure qui passe jusqu’à la sonnerie, le départ précipité, etc…
Quand un acteur ou une actrice fait irruption dans la classe, ces règles sont tout à coup chamboulées : ce n’est plus le professeur qui parle mais l’inconnu, un personnage incongru qui n’a aucun savoir à transmettre, juste une histoire. Et il n’essaye même pas de cacher son émotion en la racontant, il n’a aucune gêne à paraître fragile, ému, perdu, ridicule, maladroit, violent, sensible, amoureux, etc. Ce personnage vous regarde droit dans les yeux, il vous interpelle non comme un élève mais comme un confident voire un ami.
Si les élèves ne savent pas tout de suite que Viktor est un personnage, c’est ensuite tout le théâtre qui se déploie juste devant eux, à l’inverse de tous les a priori sur le théâtre, où tout serait lointain : la scène, les acteurs, les histoires racontées.
À l’heure de l’adolescence, quand toutes les questions les plus vitales se posent (qui suis-je ? quel est mon corps ? mon sexe ? mes désirs ? mon avenir ?…), le théâtre à l’école, dans l’école, peut redonner à la fois confiance en soi et aux vertus émancipatrices que portent au quotidien les enseignants de l’Education nationale.
François Rancillac
Production Compagnie Théâtre sur paroles
Co-production Le Bateau Feu – Scène nationale de Dunkerque, Fontenay en Scènes / Ville de Fontenay-sous-Bois
La Cie Théâtre sur paroles est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Ile-de-France